Le tunnel Annie Cordy : comment entretenir un tunnel pendant 25 ans sans interrompre la circulation ?

21 avril 2021

Une petite innovation BESIX à fort impact

Des dizaines de milliers de véhicules empruntent chaque jour le tunnel Annie Cordy (précédemment connu sous le nom du tunnel Léopold II) à Bruxelles. Des automobilistes de toute la Belgique et d'ailleurs, qui se rendent dans la capitale européenne et en sortent.

Trente ans après son ouverture initiale, une rénovation en profondeur était devenue nécessaire. Parmi les défis du chantier, des réparations structurelles, le câblage, l’étanchéité, le désamiantage ou encore un nouveau tablier routier. En 2018, pour mener à bien cette tâche, Bruxelles Mobilité fit appel à CIRCUL 2020, un consortium composé de BESIX, Jan De Nul Group et Engie-Fabricom.

Outre la rénovation de l'infrastructure actuellement en cours, comprenant la conception et les travaux, le contrat prévoit également une maintenance de 25 ans afin de garantir la pérennité du tunnel.

Mais comment allons-nous entretenir le plus long tunnel de Belgique, de 2 600 mètres, avec 60.000 véhicules circulant quotidiennement sur quatre voies ? Comment allons-nous procéder aux inspections ? Comment allons-nous suivre les problèmes potentiels ? Arrêter la circulation dans une artère aussi cruciale à chaque fois qu’une inspection est nécessaire n'est pas une option.

C'est là que l'innovation chez BESIX entre en jeu.

Nos ingénieurs BESIX ont effectué un relevé photogrammétrique à l'intérieur du tunnel Annie Cordy. L'objectif était de capturer une orthomosaïque de la dalle de béton sous l'asphalte.

Une orthomosaïque est une image de grande qualité comprenant des détails et une résolution élevés. Une sorte de Google Maps, en nettement plus précis. Elle est constituée en combinant des photos obliques "orthorectifiées", c'est-à-dire corrigées en termes de perspective afin de créer une vue aérienne parfaitement droite.

Ce relevé sera particulièrement utile à long terme. Chaque image étant géoréférencée, nos ingénieurs pourront facilement accéder à l'information en localisant des défauts potentiels, avec une précision de l'ordre du centimètre.

Comment avons-nous réalisé cette étude ?

En principe, carthographier un site de manière aussi qualitive et riche en données nécessite l’utilisation de drones. Cela étant impossible dans un tunnel, nos ingénieurs ont dû faire preuve de créativité. Ils ont donc capturé les orthophotographies à l'aide d'un système de trois caméras soigneusement installées sur une voiture. Toutes les caméras utilisaient exactement le même angle pour enregistrer les données. La précision et la rapidité ont été essentielles au cours de ce processus car la dalle de béton, sous l'asphalte, n'était visible que pendant une courte période avant que la nouvelle couche ne soit coulée. Il a fallu environ deux semaines à l'équipe BESIX pour préparer la voiture et tracer le tunnel.

Le résultat ? Un modèle 3D généré à partir de toutes les orthophotographies.
Voici à quoi celui-ci ressemble 👇

Chaque fois que des problèmes se poseront à l'avenir, là où des défauts seraient visibles, notre équipe d'ingénieurs pourra examiner la sous-couche afin d’identifier le problème exact, à distance. Pendant ce temps, à l'intérieur du tunnel, des dizaines de milliers d'automobilistes poursuivront leur trajet normalement.

Il s'agit d'une innovation à petite échelle mais dont l’impact est important. Une innovation BESIX.